Les 3 grâces : Transparent, opale et opaque
La matière commune à tous les émaux est un verre parfaitement transparent. C’est cette matière que les émailleurs appellent « fondant ». (Cliquez ici si vous voulez en savoir plus sur la fabrication de l’émail.) En introduisant divers oxydes métalliques dans ce « verre », on le colore diversement. Pour ceux qui aurait oublié comment on obtient les couleurs de l’émail, voir l’article : Les couleurs de l’émail.
Pour revenir à la transparence, l’opalité (néologisme ? pour de vrai ? ce mot n’existerait pas ?) et l’opacité, ce sont les 3 types d’émaux que l’on rencontre. Les premiers laissent passer la lumière et on peut voir le travail du métal au dessous par transparence (d’où le nom…pas cons les mecs). Ce sont eux qui sont utilisés notamment pour le travail de basse-taille. Les émaux opaques ne laissent rien passer du tout. Des émaux bornés en somme. Et les opales sont le cul entre deux-chaises. Ni pour ni contre. Ils ont pris le parti d’être semi-transparents.
Les émaux opaques sont en fait formés en ajoutant de l’oxyde d’étain aux émaux transparents. L’oxyde d’étain ajouté au fondant lui fait perdre sa transparence. Si on en ajoute peu, la transparence est perdue seulement en partie et on obtient un opale. C’est comme cela que son nées les 3 filles du fondant : L’ajout d’oxyde d’étain dans des proportions diverses. Mais l’origine était bien la même.
Expérience : Faites cuire une plaque émaillée avec un opaque (plus facile avec les bleus). Oubliez là quelques minutes de trop. (Ce n’est pas un conseil hein les mecs ! C’est une expérience). Bon ok, ça marche pas avec tous les opaques, parfois, vous avez simplement brûlé l’émail et la couleur a changé et est devenue brune dégueulasse. Mais parfois…parfois, et c’est aussi la grâce de l’émail, trop de feu fait virer un émail opaque en transparent. Et avec une recuisson normale, on peut retrouver un émail opaque ou semi-opaque… un émail opale quoi.
Les 3 pièces émaillées ci-dessous sont émaillées avec le même bleu opaque. La première a été cuite normalement. La seconde oubliée au four (la malheureuse) et la troisième oubliée au four, refroidit puis recuite normalement.
En effet, il semblerait que l’oxyde d’étain ne fasse pas son boulot lors des sur-cuissons (Pourquoi ?? c’est un mystère que je dois encore découvrir. Si vous avez des infos amis chimistes, n’hésitez pas.)
(Et l’image du début de l’article est le célèbre tableau de Raphael: Les 3 Grâces, peint vers 1504, et actuellement au Musée de Condé, taille 17 sur 17cm)
merci pour toutes ses infos que tu glane a droite et a gauche et que tu partage
cordialement
J’adore « opalité », mais je pense qu’on peut utiliser le mot opalescence 😀