Se fabriquer un nuancier
« Connais-toi toi-même » m’a dit un jour Socrate. Le mec me fait marrer…
Pour y trouver quoi déjà ? Puis pour un émailleur, l’important (c’est la rose l’important…je sais pas ce que j’ai ce matin, je balance de la ref’ à tout va). L’important disais-je lorsque je fus assez grossièrement interrompue par moi-même (boum…ref’ encore et toujours. Qui a trouvé ?), c’est surtout de connaître ses couleurs.
Et comme les couleurs d’un émailleur dépendent du feu, du métal, de la cuisson, et de tout plein de paramètres qui changent et qui font qu’on s’arrache régulièrement les cheveux, ben faut faire des essais de chaque couleur avant de les utiliser sur une pièce.
A la Llotja, il faut dire que le nuancier était chiadé. Chaque couleur avait sa palette. Le tout bien étiqueté, bien collé, bien présenté.
Les transparents comme leur nom l’indique, laissent deviner le fond sur lequel ils reposent donc il change de ton. C’est pourquoi la palette de la Llotja nous permet de voir la couleur directement sur le cuivre, sur le fondant, sur du paillon d’argent ou sur du blanc. Il est bien sûr possible de tester du paillon d’or et sur d’autres émaux pour voir tous les effets possibles et inimaginables.
D’autres façons de présenter ses couleurs sont possibles. Voici une photo des nuanciers de l’AFPI à Limoges
J’ai quant à moi choisit de faire des carreaux de couleurs de 4,5cm sur 4,5. Ça me permet de voir vraiment la couleur, ses variations en fonction de l’épaisseur d’émail, sa réaction si je la brûle et ça me permet surtout, par rapport aux nuanciers précédents, de voir si les couleurs que je choisis se combinent bien.
J’ai collé chaque carreau d’émail sur un lamelle de cuir qui porte le nom de la couleur et derrière, une petite étiquette décrit le nom, le nombre de couche, l’état du métal quand j’ai posé l’émail, l’état de l’émail (lavé, non lavé, …).
Et pour parachever le tout, j’ai fabriqué la boîte en bois aux bonnes dimensions pour contenir mon nuancier avec une vieille tête de lit trouvée dans une poubelle.
« Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se transforme » me disait Lavoisier pas plus tard que ce matin.
A vous de jouer désormais pour créer vos propres nuanciers !!
J’ai trouvé toutes les réf !
1) La citation de Socrate, c’est de Platon
2) L’important, c’est Bécaud
3) L’histoire de l’interruption par soi-même, je dirais Desproges, mais les avis divergent… Et dix verges, c’est énorme !
4) « La vieille tête de lit trouvée dans une poubelle », c’est du Thibault tout craché, et en plus ça fait un alexandrin (mais est-ce vraiment le lit qui a été trouvé , avec un « é » comme dans « pâté », dans la poubelle ?…)
5) Et la dernière est de Lavoisier, mais bon, trop facile, y’avait la réponse dans le texte
Tous ces petits carrés tous les mêmes qui rentrent dans une boite à la bonne taille, ça m’émeut. C’est bien organiséééééééé 🙂
Cher camarade psychorigide,
Nous nous comprenons tellement !
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