Mais en fait, tu fais quoi déjà ? De la céramique ?
Il était temps que j’aborde le thème un peu tabou pour les émailleurs : Notre non-(re)connaissance.
Oui, je fais de l’émail sur métal.
Oui, c’est un métier rare que peu de gens connaissent.
et NON, CE N’EST PAS DE LA CERAMIQUE !!
Mais je ne vous jette pas la pierre, Pierre. Si l’émail sur métal n’est pas connu du grand public, c’est avant tout de la faute des émailleurs qui n’avaient qu’à mieux expliquer (bordel).
Donc je vais tenter de réparer l’erreur.
Le cerveau humain a tendance a vouloir mettre des trucs dans des cases. Quand on ne connaît pas (dans notre cas l’émail sur métal) alors le cerveau cherche un truc qui se rapproche le plus. Et la plupart du temps, c’est la céramique !! Alors finalement, c’est déjà une bonne chose que vous connaissiez la céramique. Car, on n’est pas si loin de l’émail sur métal.
Dans les 2 cas, c’est de l’émail mais le support est différent. Pour la céramique, ce sont des émaux sur de la terre. Quant à notre profession, (comme on n’aime pas faire comme tout le monde), nous mettons ces émaux sur du métal (or, argent, cuivre, acier, bronze, etc). Sans rentrer dans le détail de la constitution des émaux dont vous vous fichez éperdument (et grand bien vous fasse), les émaux, après tout, ce ne sont que des poudres de verre dont on a modifié le point de fusion.
Pour la faire courte, le verre fond autour de 1400°C.
Les émaux céramique fondent autour de 1200°C.
Et les émaux sur métal fondent autour de 900°C. Tout simplement parce que les métaux ont des points de fusion souvent autour de 1000°C et qu’il nous faut donc un émail capable de fondre avant.
Pour en découvrir plus sur l’émail sur métal, je vous laisse fouiller dans ce blog. Je ne parle que de ça !
Heureux de voir que tu reprends du service sur ton blog. Super. Peut être rajouter que ce qui fait la particularité et la beauté du verre et de l’émail c’est que contrairement à d’autres matériaux ils ne fond pas vraiment : il se ramollit, devient visqueux sur une large plage de température : pour l’émail sur metal entre 550 et 1000 degrés avant d’être tres liquide au delà. La chance d’un émailleur sur metal contrairement à un céramiste est de pouvoir sortir sa piece à plus de 800 degrés sans crainte et d’admirer le brillant. Et de recommencer plusieurs fois comme le ferait un forgeron!
Bien cool ce gif ! Idéal pour illustrer cette synthèse, ma foi efficace.
Je plussoie Jean-Luc, nous les émailleurs sur métaux on voit direct le résultat de notre art ! Pas la peine d’attendre des jours que la terre sèche et pas non plus la peine d’attendre une nuit pour ouvrir le four héhé! 😉