Emailler :V. Parsemer quelque chose de détails qui en rompent la monotonie (larousse)

Robert BARRIOT

Robert BARRIOT est un électron libre de l’émail. Un homme capable de jouer avec le feu sans se brûler. L’homme s’étant éteint en 1970, j’ai pris contact avec son fils : Frédéric BARRIOT qui promeut l’œuvre de son père.


Prénom, Nom :

Robert BARRIOT

Age :

Né en 1898, mort en 1970 à l’âge donc de 72 ans.

Nationalité :

Française

Formation :

Vers l’âge de 16 ans, il a fait l’école nationale des arts décoratifs puis 2 ans de Beaux-arts avant qu’un gars (qui?) ne lui dise : « c’est pas dans les écoles qu’on apprend les choses ». Il se barre et commence des métiers différents.

Premiers pas dans le monde de l’émail :

Robert BARRIOT était un touche à tout, il a créé des tissus, fait de la gravure, de la verrerie, de la céramique,…

C’est en touchant aux arts du feu et à la céramique qu’il en est naturellement venu à l’émail. Parce que cette matière était pour lui la seule, par ses couleurs et ses jeux avec la lumière, qui puisse traduire le divin.

Mais il n’a jamais eu de formation d’émailleur. J’aime assez la démarche d’ailleurs de se dire que l’émail sur métal est avant tout un art du feu. Et que finalement, il n’y a pas de différence fondamentale entre cet art et la céramique, la forge, le verre … Et n’ayant pas eu de formation, il est parti sur des pistes totalement nouvelles, des choses qui n’avaient encore pas été faites. « Il ne savait pas que c’était impossible, alors il l’a fait » aurait dit Mark Twain.

Techniques utilisées :

Ce qui est intéressant chez Robert, c’est sa capacité à trouver une solution aux problèmes que pose l’émail. Les émailleurs, généralement (je ne dis pas tous heureusement) partent du principe que si c’est nouveau, si c’est différent, ça ne peut pas se faire. En grattant un peu, on s’aperçoit vite qu’ils n’ont aucune idée de ce qui est possible ou pas car ils n’ont jamais essayé de sortir de ce qu’ils savaient faire. Ce qui est, en grande partie, responsable de la sclérose de cet art. A ne pas vouloir innover, on meurt. C’est arrivé au 14ième quand l’École de Limoges a continué, bille en tête, à faire du champlevé alors que tout le monde était passé à la basse-taille. C’est arrivé après la Renaissance quand la grisaille n’était plus que la seule technique, vue et revue. C’est arrivé quand des bijoutiers que nous ne nommerons pas continue de nos jours à faire de la plique à jour et des pièces modernistes comme dans les années 1920. C’est ça qui est marrant avec les émailleurs (je dis marrant mais en réalité, ça me donne envie de pleurer), c’est qu’on a l’impression que l’histoire ne leur a rien appris. Et pourtant…les mecs ont au moins 8 siècles dans le rétro. Je ne dis pas qu’il faut abandonner les techniques antiques. Mais Robert BARRIOT nous démontre qu’il reste un tas de choses à inventer avec cet art.

Les techniques principalement utilisées par ce monsieur sont : la mise en forme du cuivre pour donner du relief à se dessins (technique particulière de repoussage avec des outils en bois sur socle mou) et l’application au pistolet d’un seul émail transparent (qu’il fabriquait) d’épaisseurs différentes. C’est lors de la cuisson dans un four (spécialement conçu par lui aux dimensions hallucinantes de 350 sur 120cm), mais aussi à l’aide d’un chalumeau que les couleurs différentes apparaissent, lorsque de les oxydes du cuivre se mélangent à l’émail sous l’action du feu. Là s’arrête ce que nous savons de sa technique. Je pense qu’il faut faire comme Robert, faire des essais, des essais, des essais, jusqu’à maîtriser le truc.

Principales œuvres :

L’œuvre de BARRIOT tourne essentiellement autour de l’homme et du divin, ou plutôt du divin chez l’homme. Ce n’est pas aussi catholique que ce que l’on pourrait penser au premier abord.

Le retable de l’église de St Odile, Paris. (1938 – 1945) Composé de 7 panneaux de 3,17m sur 0,7m. Cuivre repoussé et émail transparent.

 retable de l'église de St Odil

Le retable de l’église de St Odile, Paris. (1938 – 1945) Robert BARRIOT. Composé de 7 panneaux de 3,17m sur 0,7m. Cuivre repoussé et émail transparent. (photo personnelle)

Danse macabre. (1944 – 1949) Composée d’un ensemble d’éléments dont la totalité fait 6×0,94m. Contour en cuivre repoussé et émail transparent. Intérieur en émail de couleur.

DanseMacabre

Danse macabre. Robert BARRIOT (1944 – 1949) 6×0,94m. Contour en cuivre repoussé et émail transparent. Intérieur en émail de couleur. (photo : site robert barriot)

Le Christ aux larrons. (1948 – 1949) Plaque de 0,73 x 2m. Cuivre repoussé et émail transparent.

Christ aux Larrons

Le Christ aux larrons. Robert BARRIOT (1948 – 1949) Plaque de 0,73 x 2m. Cuivre repoussé et émail transparent. (photo : site robert barriot)

… y’a plus de 300 œuvres stockées chez son fils donc impossible de faire la liste complète. A ce jour, elles ne sont pas accessibles au public (sauf si on demande gentiment).

Collaboration :

Je ne crois pas que Robert B. ait collaboré avec d’autres artisans ou artistes. De part ses formations, il était touche à tout et un artiste complet.

Là où on peut voir ses œuvres :

On peut voir l’une de ses œuvres les plus magistrales à St Odile, Paris. Malheureusement, le reste de l’œuvre de Robert BARRIOT est aujourd’hui assez peu accessible. Une grande quantité de ses œuvres sont pour le moment chez son fils, à Vence, dans les Alpes-Maritimes. Frédéric BARRIOT mobilise des gens pour que l’œuvre de son père puisse être présenté dans un centre des arts du feu. Avis aux politiques de la côte d’azur, il serait temps de faire quelque chose !!

Pour en savoir plus :

Son site web : www.robertbarriot.com/

autre site qui présente Robert et son travail : http://www.imagesplus.fr/Robert-Barriot_a720.html

Association Robert Barriot sur Linkedin


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